La couche g, plus profonde et donc plus ancienne (datée de plus de 100.000 ans avant le présent), présente une diversité faunistique nettement moins importante que les niveaux supérieurs. On y retrouve sensiblement les mêmes espèces, mais dans des proportions bien différentes. Les ongulés sont par exemple essentiellement représentés par les cerfs et cette faible diversité semble correspondre à une sélection des proies par les communautés humaines ayant occupé le site.
Diversité faunique
Une diminution du nombre de coprolithes est observable avec l’augmentation de la profondeur et, si le matériel paléontologique reste abondant, il est moins diversifié que dans la couche f. Cerfs et chevreuils composent l’essentiel de la faune de la couche g, alors que près d’une vingtaine d’espèces différentes de carnivores et d’ongulés ont pu être identifiés dans les niveaux supérieur. Ce phénomène est cohérent avec une prédation et exploitation sélective des proies par les communautés humaines.
Traces de consommation
Des os brûlés ont été mis au jour et de nombreux restes osseux présentent des stigmates témoignant d’actions de boucherie comme le dépeçage, l’éviscération, le prélèvement de la peau et la récupération de la moelle. Ces os brûlés, fracturés ou découpés, attestent de l’exploitation des ressources carnées par des groupes néandertaliens.
Les carnivores sont rares au sein de cette couche archéologique. C’est pourquoi la mise au jour de plusieurs fragments osseux d’ours présentant des stries de boucherie constitue une découverte d’intérêt. La présence de restes d’ours sur le site des Auzières résulte en effet d’un apport extérieur et permet de questionner la place et le statut de ce carnivore aux yeux des communautés néandertaliennes.
De plus, près d’une centaine de restes de tortue d’Hermann ont été découvert, présentant traces de combustion, des impacts de fracturation et quelques stries de boucherie. Les restes de tortue sont fréquent dans les ensembles interstadiaires et l’exploitation de la tortue par les communautés néandertalienne est connue en Italie, en Espagne ou encore au Portugal. Or, les traces de ces pratiques sont inexistantes en France. Il s’agit ici de la première mention d’une exploitation néandertalienne de la tortue en France au cours du stade isotopique 5.
Industries lithiques
Les éléments d’industrie lithique associés à de nombreux charbons de bois sont aussi plus fréquents dans la couche g. Une vingtaine d’artéfacts ont été attribués à la culture Paléolithique moyen du Moustérien, caractéristique de l’Homme de Néandertal en Europe. Les roches employées sont des silex d’origine probablement locale et les matériaux lithiques retrouvés confirment une préparation in situ de l’outillage. La présence de cette industrie atteste d’une occupation temporaire de la grotte, probablement dans le cadre d’une halte de chasse.
L’association de ces restes de faune, des traces de boucherie, ainsi que des quelques pièces lithiques attribuées au Moustérien constitue un indice de la présence humaine aux Auzières aux alentours de 100.000 ans avant le présent, précédant l’occupation du site par des hyènes des cavernes. Cette distinction entre les deux niveaux d’occupations permet de s’interroger sur les modalités des successions des occupations, de leur durée et du partages des territoires entre Hommes et Carnivores au Paléolithique.